Les ressorts judiciaires de L’Extrême-Nord et du Nord font face

Les ressorts judiciaires de L’Extrême-Nord et du Nord font face

MENACES SÉCURITAIRES ET ATTEINTES À LA PAIX SOCIALE

Qu’elles soient endogènes ou exogènes, les menaces sécuritaires et d’atteintes à la paix sociale sont nombreuses dans les différents ressorts judiciaires du Cameroun. Une situation à laquelle ces ressorts sont confrontés depuis quelques années. Pour y faire face, les responsables de ces ressorts judiciaires sont amenés à trouver au quotidien, des voies et moyens leur permettant de maintenir le fonctionnement harmonieux du service public de la justice, tout en préservant autant les infrastructures que les personnels qui y exercent. Et parmi les ressorts judiciaires dans lesquels ces menaces sécuritaires et d’atteintes à la paix sociale sont les plus récurrentes, l’Extrême-Nord et du Nord.

Taques des adeptes de la secte Boko Haram, enlèvements avec demande de rançon, pillages en bande, phénomène dit de « coupeurs de route », braconnage, incursions des bandes armées, criminalité classique ou invasion des aires protégées par des bandes armées étrangères, voilà la liste non exhaustive des menaces sécuritaires et d’atteintes à la paix sociale qui sont recensées dans les ressorts judiciaires de l’Extrême-Nord et du Nord. Situés à la lisière des zones frontalières avec des Etats voisins comme le Nigéria, le Tchad et la République Centrafricaine, les ressorts judiciaires de l’Extrême-Nord et du Nord paient le prix fort de la porosité des frontières du Cameroun avec ces différents pays. Un prix fort qui se traduit par les problèmes d’insécurité permanente et ambiante et de troubles sociaux qui s’y posent avec acuité. Résultat : l’institution judiciaire amenée à la résilience, connait de fortes perturbations dans son fonctionnement.

Les obstacles au fonctionnement judiciaire

De la modicité du pouvoir d’achat des populations considérablement dégradé depuis le début de la crise à l’engorgement des procédures provenant du Tribunal Militaire, en passant par la surpopulation carcérale, la régression du taux de recouvrement des condamnations pécuniaires prononcées au profit de l’Etat et partant celle des frais de justice criminelle du fait des difficultés de localisation des justiciables contraints à des déplacements massifs, la réduction considérable du volume du contentieux, sont autant d’obstacles au fonctionnement harmonieux de l’institution judiciaire dans un contexte de menaces sécuritaires et d’atteintes à la paix sociales qui est celui des ressorts de l’Extrême-Nord et du Nord. A ces obstacles qui plombent considérablement l’activité de plusieurs juridictions dans ces ressorts judiciaires, il faudrait ajouter les difficultés à la réalisation des descentes sur les lieux et les contrôles des Juridictions traditionnelles, la fermeture des unités de police et de gendarmerie, les difficultés rencontrées pour actionner les mécanismes de saisine des Juridictions et le traitement à réserver aux réfugiés et aux déplacés internes qui sont pour un certain nombre d’entre eux, parmi les délinquants. Pourtant, malgré ces difficultés, les juridictions doivent fonctionner et fonctionnent. Et ce ne sont pas l’absence de clôtures ou le manque de forces de maintien de l’ordre pour sécuriser les infrastructures judicaires, ou encore les menaces d’assassinats à l’endroit des personnels judiciaires et les menaces et autres stigmatisations dont ils font l’objet de la part des personnes liées au terrorisme et au grand banditisme, encore moins les coupures intempestives d’énergie électrique et les cas de vols enregistrés çà et là, qui viendraient émoustiller l’abnégation, la loyauté et le professionnalisme de ceux-là qui ont prêté serment de « rendre justice avec impartialité… sans crainte, ni faveur, ni rancune… », ainsi que de tous les personnels judiciaires en service dans les ressorts judiciaires de l’Extrême-Nord et du Nord.

Les responsables de ces ressorts judiciaires sont amenés à trouver au quotidien, des voies et moyens leur permettant de maintenir le fonctionnement harmonieux du service public de la justice

La réponse aux obstacles

Pour répondre à la situation d’insécurité permanente et ambiante, des mesures d’urgence ont été prises : instauration des postes de contrôle à l’entrée des Palais de Justice et autour des salles d’audience ainsi qu’aux alentours des établissements pénitentiaires, filtrages systématiques des entrées et sorties des Palais de Justice généralement effectués grâce aux détecteurs de métaux, visites des Chefs dans les juridictions d’instance pour réconforter, encourager, féliciter les personnels et leur porter les messages d’encouragement de la haute hiérarchie. A ces mesures d’urgence, s’ajoutent l’organisation à l’intention des personnels judiciaires des formations sur les phénomènes des réfugiés, des déplacés internes, des risques d’apatridie et les violences basées sur le genre, le recrutement des gardiens et autres vigiles privés pour veiller sur les locaux judiciaires et les personnels qui y travaillent, l’équipement des juridictions en groupes électrogènes et le renseignement prévisionnel. Des mesures et d’autres qui permettent à l’institution judiciaire dans les ressorts de l’Extrême-Nord et du Nord, de continuer à tenir debout et de garder ses portes toujours ouvertes aux justiciables.

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